Matthieu Gobaille est le directeur de l’Entrepôt logistique Décathlon Ouest, situé à Sainte-Luce-sur-Loire, dont l’activité est de gérer l’approvisionnement de 32 magasins du Nord-Ouest de la France. Depuis quelques mois, sous son impulsion, l’entreprise est entrée dans une démarche de Libération.

Matthieu Gobaille nous explique ce qui l’a conduit sur le chemin de la Libération et d’inov-On.

« Dans l’Entrepôt, on réalise des enquêtes auprès des collaborateurs pour sonder, notamment, leur degré de plaisir au travail. Je me suis rendu compte que les performances n’avaient que très peu d’incidence sur cet indice : que l’année soit bonne ou mauvaise, les opinions favorables ne bougent quasiment pas. De même, elles n’évoluent que très peu en fonction des directeurs. Je me suis donc dit qu’il y avait autre chose que les performances à travailler.

En avril ou mai, quelqu’un m’a conseillé de lire « Les employés d’abord, les clients ensuite : comment renverser les règles du management (de Vineet Nayar) ».

Parallèlement, j’ai vu une conférence d’Isaac Getz et j’ai eu le déclic : j’ai su que je devais d’abord travailler le bonheur des gens au travail pour que la performance suive et non travailler la performance pour que les gens soient contents. J’ai lu ensuite Liberté et Cie : quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises (d’I. Getz) et divers articles. Et puis je suis tombé sur inov-On et j’ai vu qu’ils étaient à Nantes. A l’origine de tout ça, il y a donc une réflexion personnelle : « que dois-je faire pour que l’Entrepôt aille mieux ? »

Rencontre(s) avec inov-On

« J’avais commencé à impulser des éléments de libération sans le dire aux gens, par exemple, en faisant des réunions avec les magasiniers et en les laissant prendre des décisions sur lesquelles je ne suis jamais revenu. Quand ils me demandaient si je validais, je répondais que c’était le fruit de leur travail et que je le prenais donc pour argent comptant. La démarche suivante consistait, pour moi, à rassurer les cadres en leur disant que je continuais à avoir besoin d’eux, mais dans un autre rôle. C’est là que j’ai décidé d’aller à la rencontre d’inov-On, avec eux, pour qu’ils entendent le discours d’Alexandre Gérard et de ses collaborateurs, pour qu’ils se rendent compte de ce qu’allait être leur rôle demain : un rôle de facilitateur et plus de donneur d’ordres.

La visite a été une vraie révélation pour beaucoup. Les cadres sont tous convaincus et rassurés sur leur rôle : ils savent que je ne vais pas me séparer d’eux. Leur interrogation réside maintenant dans le fait de savoir si tout le monde va jouer le jeu. C’est pourquoi, désormais, je souhaite que ce soient les magasiniers qui se rendent chez inov-On pour aller voir et écouter. Je pense qu’il est intéressant que ce ne soit pas réservé aux seuls cadres. Aujourd’hui, les magasiniers se disent : « Chouette ! On va pouvoir faire ce qu’on veut. » Ce n’est pas vraiment exact en fait : on va pouvoir faire ce qu’on veut, dans l’atteinte de nos objectifs : la satisfaction client. C’est essentiel qu’ils entendent ce discours de la bouche-même des personnes de chez inov-On : « Oui, on fait ce qu’on veut mais il faut rester rentable et conserver nos clients ».

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